Si l’on pose cette question, c’est bien parce qu’à La Ferme BioLing, nous considérons que ni l’un ni l’autre n’existent ! La lutte contre les nuisibles (lutte contre les pucerons, lutte contre les escargots…) est peine perdue : généralement, le combat est perdu d’avance. A moins de voir les choses différemment…
1/ Identifier
Un nuisible ne devient nuisible que parce qu’il est en surnombre.
Dès qu’un jardinier voit un animal qu’il ne connaît pas, immédiatement, la panique s’installe ! Non, vous n’êtes pas comme cela ? Parfait, vous ne vous reconnaîtrez donc pas dans le portrait qui suit, mais vous reconnaîtrez peut-être votre voisin, qui sait ?!
La peur des nuisibles est l’une des grandes préoccupations des jardiniers, et elle prend bien souvent de grandes proportions, puisque le jardinier a immédiatement envie d’intervenir dès lors qu’il entrevoit une patte d’un insecte jusque-là inconnu !
Le jardinier courageux (votre voisin) luttera avec acharnement et pugnacité, ayant recours tout d’abord aux répulsifs naturels, puis la lutte manuelle. Puis il tentera des préparations élaborées, avant d’attaquer les grands moyens : les insecticides. Bio ou pas. Et vous aurez beau argumenter, vous ne nous convaincrez pas que c’était la seule solution !
Le pire : d’année en année, l’histoire se répète et les dégâts continuent… C’en est trop.
Notre jardinier tenace a beau être patient, ces satanés insectes auront eu raison de lui : il arrête le jardinage !
Vous avez pourtant une solution à proposer à votre voisin jardinier, ce brave homme qui n’a pas démérité dans sa lutte contre l’araignée rouge.
Cette solution consiste à identifier le problème. Trop facile ? Non, non, détrompez-vous !
Globalement, nos insectes ont tous des prédateurs. Donc qu’ils soient des nuisibles ou auxiliaires (appellation que nous utilisons pour simplifier les choses, mais qui n’a pas vraiment de sens), la nature est suffisamment équilibrée pour que chaque espèce soit en nombre suffisant et nécessaire. Le sur-nombre est donc un déséquilibre. C’est par ce déséquilibre qu’il faut commencer.
Exemples : les fourmis élèvent les pucerons. Les coccinelles mangent les pucerons. Les araignées et les punaises mangent les coccinelles. Les araignées attirent les oiseaux et les grives mangeront par ailleurs quelques escargots. Les taupins aussi d’ailleurs en mangeront bien volontiers. Vous aviez pensé mettre quelques poules pour qu’elles mangent les escargots mais elles ont préféré nos salades ! Alors vous préfèrerez sans doute la visite du hérisson qui pourtant vous chipera quelques baies à vos fruits rouges. Pourtant tout ceci n’est qu’une histoire d’équilibre.
Tout cela a l’air facile : rétablir l’équilibre. Mais les pollutions entraînent l’inquiétante disparition de nombreux insectes, d’oiseaux, de batraciens, et même de mammifères. Autrement dit, notre voisin, ce jardinier tenace mais qui a abandonné, n’a pas démérité. Il n’avait pas beaucoup de possibilités.
On peut certes l’accuser d’avoir crée ce déséquilibre : il a tellement voulu se débarrasser du chiendent et de la végétation spontanée. Mais ce serait se montrer dur avec ce pauvre bougre.
Avec les espèces invasives (espèces qui ne sont pas de nos contrées), il est beaucoup plus difficile de trouver des prédateurs naturels, la nature se rééquilibrera, mais il faut un certain temps. C’est le cas pour le frelon asiatique qui dévore nos abeilles, la mouche asiatique qui fait des ravages sur les cerises, le doryphore sur les pommes de terre, les vers mangeurs de nos précieux vers de terre (nos lombrics)…